11 septembre 2015
Vendredi soir… premier vendredi soir de cette nouvelle vie. Vie de Chantal. Pas la vie de la mère de… ou la femme de… juste la vie de Chantal. Un peu perdue, je ne sais pas trop quoi être. Un malaise d’identité. Moi qui refuse les étiquettes et les limites, je suis perdue sans mes étiquettes de mère ou de conjointe. À cause???!!! C’est qui qui est là en moi et qui me fait me sentir comme si j’étais une âme errante? Bof… Who cares anyway? Je me sens insignifiante, in-importante. Et pourtant cognitivement je sais que je n’ai besoin que d’envoyer quelques textos et que je pourrai converser avec quelqu’un, que quelqu’un sera là pour moi. Et j’en ai pas envie. J’ai envie d’être seule… tant que je ne me serai pas définie.
Oly… ça pourrait être long ça… Alors on fait quoi maintenant? J’ai envie de me distraire de ce questionnement en essayant de rejoindre quelqu’un. Tout en sachant que ce serait bénéfique d’écrire ce qui se passe en moi.
Ce malaise… il se nomme comment? Désespoir – le désespoir pour moi c’est ne pas avoir d’espoir de rêve d’avenir. Et c’est ce que je vis. Je ne comprends pas cette difficulté à me créer un rêve. Surtout, je juge cette inhabilité très durement. Et je me l’approprie. C’est moi qui est moins bonne, qui n’est plus bonne. Même plus capable de rêver… je vais aller où comme ça? Nulle part… C’est comme une petite mort. C’est comme être de retour à Chantal qui se contentait d’ëtre la feuille dans le ruisseau avant de connaître le film The Secret. Je m’étais promis que cette époque de ma vie était terminée, que je serais au volant de ma destinée. Et maintenant qu’il n’y a plus personne dans l’autobus, je ne sais pas pourquoi je devrais continuer à conduire l’autobus. Pour l’amener où exactement cet autobus? Frig. Comment ça peut être le néant de rêve comme ça? Ce néant me fait peur. Il me fait revoir la Chantal victime de la vie. Et je n’ai tellement pas de bons souvenirs de cette époque. En fait c’est le même gris et le même brouillard on dirait, sauf qu’il y avait du monde autour de moi de qui il fallait que je prenne soin et qui me gardait en mouvement. Maintenant être en mouvement pour le travail, c’est pas très stimulant. Ça manque de personne pour qui ça fait une différence ce que je fais… J’ai peur de ne plus faire une différence. Waow! Ça serait vraiment dur de savoir que mon existence ne fait pas une différence et qu’elle est inaperçue.
Quoi faire pour que je laisse ma marque? Et surtout, quoi être pour laisser ma marque? Je me rends compte que je juge ce que je ne fais pas, ce que je suis incapable de « faire ». Et il y a un bout de temps que je suis dans le « être ». Présentement je me sentirais plus en contrôle si je pouvais « faire ». Mon corps lui ne veut pas « faire ». Il en a sa claque de « faire ». Il aimerait juste « être ». Et je trouve ça insignifiant. En même temps je n’ai pas l’énergie de « faire » parce que je la dépense en grande partie au bureau mon énergie de « faire ». Alors quand je fais finalement le choix de partir du bureau, j’ai seulement l’énergie pour « être »… et je ne me trouve pas cool du tout… je me trouve pas mal poche en fait. Si je ne suis pas dans le « faire » je ne peux pas faire une différence. Wow. Quelle belle programmation! Je sais que le « faire » c’est le côté masculin… et que je suis dans l’apprentissage de mon côté féminin dernièrement, celui de « être ». Donc je me trouve insignifiante d’être plus féminine. Ouch! Pas étonnant que je sois entrain de me frapper la tête! Je suis en plein clash de programmation et d’idées reçues!